Des odeurs désagréables à proximité d’un site industriel, d’un élevage, d’une station d’épuration, sont de nature à inquiéter les riverains. Existe-t-il, forcément, un lien entre gêne olfactive et risque pour la santé ? Loin de là. Les nombreuses molécules à l’origine d’une odeur ne présentent aucun risque pour la santé. Et si une odeur peut indiquer la présence dans l’atmosphère de molécules dangereuses, toute conclusion nécessite de procéder à une étude sanitaire spécifique.
L’air qui nous entoure, bien que majoritairement composé d’azote et d’oxygène, peut également contenir d’autres éléments chimiques. Dans notre voiture, à la maison, à l’extérieur, nous respirons des composés chimiques en permanence. Et il n’y a pas nécessairement de quoi s’alarmer.
Ces molécules peuvent être naturelles ou encore émaner des activités humaines. Les activités industrielles, agricoles ou encore la circulation automobile alimentent notre atmosphère de particules diverses et variées.
La gêne olfactive n’implique pas forcément un risque
Notre odorat peut nous alerter de la présence de composés peu communs dans l’air que l’on respire. Cette perception, qui peut être décrite par l’intensité de l’odeur (faible/forte) et son caractère hédonique (agréable/désagréable). La présence d’une odeur n’induit pas forcément un risque pour notre santé. Le risque sanitaire, en effet, répond à d’autres caractéristiques, de toxicité, de nocivité, et ce, dans le temps. D’autre part, certains composés présents dans l’air mais imperceptibles pour nos sens peuvent nuire à notre santé.
La gêne olfactive ne doit pas nécessairement être associée à un risque pour la santé.
Par exemple, la présence d’hydrogène sulfuré dans l’air peut être aisément détectée par notre odorat. L’odeur d’œuf pourri ou d’égouts qui lui est associée est détectée par notre odorat à un seuil 500 à 1000 fois inférieur à son seuil de dangerosité. A l’inverse, il existe des molécules toxiques inodores. C’est le cas du monoxyde de carbone, gaz émanant d’une combustion incomplète, parfaitement inodore à son seuil létal et régulièrement qualifié de « tueur silencieux ».
Notons toutefois que la nuisance olfactive, même si elle n’est pas attachée à des composés toxiques, peut avoir des incidences physiologiques auprès des personnes exposées. Si elle s’inscrit dans la durée, la sensation d’inconfort peut générer un stress qui peut lui-même être à l’origine de pathologies.
La sensibilité olfactive ne permet pas de définir le risque
La sensibilité olfactive de chaque individu reste un mécanisme complexe à appréhender. Différents phénomènes font qu’elle peut varier fortement d’une personne à l’autre : l’accoutumance, l’hyper-sensibilité, l’anosmie (absence de détection d’odeurs). Si l’odorat, dans de nombreux cas, peut nous guider dans la recherche des molécules présentes dans l’air, il ne nous donne que rarement une information fiable quant au niveau de risque sanitaire.
C’est pour cette raison que, en complément des mesures olfactométriques réalisées, les équipes d’Odometric peuvent, au besoin, procéder à des prélèvements chimiques. Ceux-ci sont ensuite confiés à des laboratoires partenaires, sélectionnés pour la qualité de leurs résultats. A partir de l’identification des molécules et des niveaux de concentrations, il est possible d’avoir une idée plus précise des risques encourus.
La détermination du risque sanitaire lié à l’exposition professionnelle à des agents chimiques, répond à un cadre légal bien défini. Dans le cadre de la protection des travailleurs, la réglementation a fixé des seuils d’exposition à court et moyen terme pour un grand nombre de molécules auxquelles les travailleurs pourraient être exposés. Dans le cadre des habitations ou des locaux accueillant du public, des seuils ont été fixés pour les principaux marqueurs de pollution (COV, aldéhydes, cétones…).
Par contre, dans le cadre de l’exposition de populations riveraines d’émissions de sources polluantes, la problématique nécessite une étude poussée des sources et des risques potentiels (air, sol, eau). Pour cela, Odometric est accompagné par la société Evadies, créée par Remi Merlen, spécialisée dans les études sanitaires, permettant d’appréhender les risques pour la santé de certaines émissions dans l’environnement.