Pierre Cobut, chef de projets au sein d’Odometric, explique comment le bureau d’étude conçoit des solutions de gestion et de traitement de l’air efficientes, économiques et durables pour répondre aux problèmes de nuisances persistants des industriels.
Quel type de solutions de captation mettez-vous en œuvre pour vos clients ?
De manière générale, quand des industriels confrontés à un problème d’odeur nous appellent, c’est avant tout pour en trouver l’origine. Souvent, on constate que des solutions de traitement ont déjà été mises en place. Mais, malgré la puissance déployée au niveau des unités de traitement, des problèmes d’odeurs persistent, des employés continuent à se plaindre d’irritation au niveau de la gorge. L’on constate aussi des dégradations de l’infrastructure, les éléments dans l’air participant à la corrosion des métaux par exemple.
Avec le temps, nous avons constaté qu’une adaptation du système de traitement et de captage de l’air était nécessaire pour remédier aux problèmes. Nous avons donc développé une nouvelle expertise en mettant en œuvre des solutions innovantes et sur mesure en termes de captation des atmosphères polluées, pour améliorer le traitement de l’air in fine. Les solutions envisagées sont uniques dans la mesure où elles dépendent de la configuration du site, des processus industriels qui y sont menés. Nous agissons en prenant en considération les contraintes des processus établis, qui ne peuvent souvent pas être modifiés.
Qu’est-ce qui vous distingue d’autres acteurs spécialisés dans le traitement de l’air ?
Nous vendons des solutions, pas du matériel. Nous ne sommes pas dépendant d’un fabricant en particulier. La seule chose qui nous occupe, c’est la résolution du problème et la mise en œuvre de la solution de traitement la plus efficiente. Face à une unité de traitement inefficace, augmenter sa puissance permet rarement de résoudre le problème. Souvent, des solutions avec de plus petits débits peuvent être plus efficaces. A condition de bien les configurer, en tenant compte de la vitesse des flux au niveau de la source d’émission. Si la vitesse n’est pas suffisante pour couvrir la distance jusqu’au captage, l’air pollué stagne. Et si l’on ne peut pas rapprocher l’élément censé capter l’air, il faut alors orienter l’air chargé en gaz ou en particules, en lui permettant d’atteindre la vitesse suffisante. Parfois, il vaut donc mieux pousser l’air qu’essayer de l’aspirer à tout prix. Dans tous les cas, nous cherchons la solution la plus efficiente et la moins consommatrice d’énergie.
Comment envisagez-vous vos solutions ?
Le premier enjeu, avant de penser au traitement et au captage, est de minimiser les émissions. Si l’on peut éviter les remous dans l’eau ou les turbulences dans l’air, qui favorisent l’émission d’odeurs notamment, autant le faire. Ensuite, l’idée est de capter les odeurs au plus proche de la source d’émission. Dans un troisième temps, si l’on n’est pas parvenu à confiner les odeurs, on travaillera sur les flux d’air, en tirant ou en poussant, avec un jeu de ventilation, les émissions nuisibles là où on le désire, pour les capter et les traiter. Nous réfléchissons donc à des solutions différentes, avec un souci réel d’efficacité et de durabilité.
Ces solutions sont-elles plus coûteuses qu’un système traditionnel ?
Dans un nouveau projet, quand on parle de retour sur investissement, il faut pouvoir prendre en compte tous les éléments. Ces solutions sont sans doute plus chères à l’investissement. Mais, comme précisé, elles sont moins énergivores et plus efficaces. Les coûts globaux (OPEX et CAPEX), au final, sont réduits. Et, surtout, on se prémunit des risques (financiers, sanitaires, environnementaux). Pour l’optimisation de situations existantes, nous partons de l’installation déjà en place. Tout n’est pas mal fait, loin de là. Une somme de petites modifications permettent de grands gains d’efficacité pour un investissement minimum. N’étant pas revendeur de matériel, notre réflexe ne sera jamais de proposer des remplacements inutiles.