« En objectivant les perceptions d’odeur nous avons pu créer un dialogue constructif avec nos riverains »

Grâce aux méthodes de mesure d’odeurs déambulatoire autour de son centre de compostage, l’intercommunale INTRADEL, en province de Liège, dispose d’une meilleure information sur l’impact olfactif de son activité et a pu construire un dialogue cordial et constructif avec ses riverains.

Chaque jour, au cœur de son centre de compostage, Intradel transforme des déchets verts, issus de ses parcs à conteneurs et de ses communes, en matière directement valorisable. En passant par là, branchages ou déchets de pelouse deviennent du amendement naturel dédié à l’agriculture ou encore de la biomasse bois, valorisée dans des chaudières industrielles pour créer de l’énergie verte. Seulement, le processus de décomposition peut, très occasionnellement, engendrer de légères nuisances olfactives auprès des riverains. « Le permis d’exploitation de notre centre de compostage est conditionné au respect d’exigences précises en matière de nuisance olfactive », commente INTRADEL. « Si des odeurs devaient être perceptibles, elles ne peuvent l’être que pour un certain laps de temps, en précisant qu’une odeur devient perceptible à partir du moment où elle dépasse le seuil d’une unité odeur. »

Objectiver la nuisance olfactive pour informer les riverains

Afin de régulièrement objectiver les perceptions d’odeur liées à son activité, INTRADEL a fait appel à ODOMETRIC, qui a effectué sur place des mesures en recourant à l’olfactométrie déambulatoire. Les équipes du bureau d’expertise en odeurs et atmosphères polluées sont donc allées sur le terrain, pour évaluer les nuisances olfactives. Si une faible odeur peut émaner, en permanence, du processus de compostage, il arrive que, lorsqu’on manipule la matière, pour la broyer, la cribler ou la retourner, des odeurs plus fortes se dégagent. Si les conditions ne sont pas adéquates, elles peuvent être perçues par les riverains, les premiers étant situés à 800 m du site.

Impliquer le riverain dans la mesure de la nuisance olfactive

« La démarche entreprise en collaboration avec Odometric a directement inclus des riverains. Ils ont été consultés, informés et formés par rapport à la problématique », poursuit INTRADEL. Si bien que les plaintes d’hier, accusant l’intercommunale de nombreux maux, ont laissé place à un dialogue constructif. « Plusieurs riverains, aujourd’hui, sont en capacité de se rendre sur le terrain, pour identifier des odeurs, leur origine et leur source. Eux comme nous, par exemple, sommes en capacité de nous rendre compte qu’une nuisance olfactive est liée ou non à notre activité ».

Un échange plus cordial avec les riverains

« Une plateforme d’échange et de dialogue, par mails, a été mise en place. Nous recevons des retours d’expérience de riverains, qui font état d’une perception d’odeur. Cela nous permet de plus facilement chercher la cause, de vérifier l’origine, pour qu’à l’avenir cette nuisance olfactive ne soit plus générée. »

D’autre part, la démarche a permis à l’intercommunale d’adopter une approche plus proactive. Quand un problème survient, on peut l’expliquer, prendre les devants, ou préciser que, suite à une nuisance constatée, elle ne trouve pas son origine au niveau du centre de compostage. « Mieux informés, les riverains ont pris conscience du souci que nous avions à leur égard. Ils comprennent mieux notre activité. Le dialogue, dès lors, est devenu plus cordial », poursuit INTRADEL. « Une frustration, légitime, des riverains s’en trouve apaisée, la situation est rapidement dédramatisée. Nous ne sommes plus considérés comme le mauvais pollueur, qui fait exprès de générer des odeurs désagréables. La démarche a permis d’établir une discussion, étape nécessaire pour que les uns et les autres apprennent à mieux cohabiter. »